Cinq jours que je n’ai rien écrit...
Mais le temps a l’allure d’un cheval au galop. Elodie nous a quitté quelques jours et nous avons attaqué les scènes d’hôtel avec François et Sara.
Pendant quelques jours nous avons enchaînés les galères : la caméra est tombée lundi. Le magasin qui contenait la pellicule s’est cassé et il y avait les deux dernières prises d’une scène. Le viseur s’est entre autre tordu, bref il a fallu envoyer les rushes en toute urgence au labo pour vérifier si les deux plans tournés étaient voilés. Si c’est le cas (je n’ai pas encore la réponse) il faudra retourner la scène en intégralité. Quand ? je ne sais pas. Sans compter qu’il a fallu interrompre le tournage, David ne pouvait plus cadrer avec un viseur HS. Son équipe a réussi a lui bricoler une solution, en se servant du retour vidéo mais il lui était alors impossible de vérifier à l’œil le point. Nous avons avec deux heures de retard continués de tourner, en priant pour que ce que nous tournions serve à quelque chose. En effet la caméra pouvait très bien avoir subi un choc plus important que ce que nous pensions. Benjamin, le directeur de production a tout de suite appelé notre loueur de matériel à Paris pour qu’il nous envoie de toute urgence une nouvelle caméra. Sachant qu’elle mettrait dans le meilleur des cas un jour à arriver. Car il nous est impossible de trouver une caméra Panavision au Portugal. L’ambiance était plutôt morose. Nous nous sommes dépêcher de tourner la dernière séquence de la journée, car il s’agissait d’un décor extérieur avec point de vue sur Lisbonne, or le soir commençait à tomber. Nous risquions de ne plus être raccord en lumière avec les plans tournés avant l’accident.
Mais les ennuis ne faisaient que commencer : Le lendemain nous avons appris que les rushes à faire vérifier de toute urgence avaient été perdus par la compagnie aérienne, puis retrouvés avec une journée de retard, puis sont restés bloqués à la douane pour d’obscures raisons. Le labo n’a donc pas pu les développer comme nous l’espérions.
Enfin, hier, alors que nous tournions (nous venions de recevoir la nouvelle caméra !) dans une chambre de l’hôtel méridien, panne de courant généralisée dans l’hôtel. Nous nous sommes retrouvés bloqués au 15ème étage, tournage interrompu une nouvelle fois. Le temps que l’équipe d’électricien tente de trouver une solution, avec une groupe électrogène installé sur le trottoir et des câbles jusqu’à nos sources d’éclairage, nous avons perdu deux nouvelles heures. J’ai cru devenir fou. Nous avons finalement terminé la journée bien plus tard que prévu. Deux séquences du film ont du être décalées.
Heureusement la journée d’aujourd’hui (13 juillet) a été plus calme. Nous tournions une scène dans le bar de l’hôtel Méridien. François et Sara ont une scène assez intime ensemble. Oui, intime d’une certaine façon. Ces deux personnages que tout oppose, qui se connaissent à peine, vont, au milieu de l’agitation d’une séance d’interviews pour la presse, s’ouvrir l’un à l’autre.
François et Sara l’ont rendues drôle et touchante. Malgré le manque de temps et de prises (les conditions du tournage m’empêchent d’utiliser autant de pellicule que je le souhaiterais), l’esprit du film est là, ça y est, après une semaine de tournage, je le sens. Je suis heureux de partager ce bonheur avec mes comédiens. Nous parlons beaucoup de chacune des scènes avant de les tourner, nous répétons autant que nous le pouvons et puis après, à eux de jouer. Je ne fais que crier « action ». J’ai beau placer la caméra où je veux, chercher d’improbables solutions techniques, la réussite d’une scène ne dépend que des comédiens. À moi de les mettre dans les meilleures conditions. Mais je ne tirerai d’eux que ce qu’ils veulent bien me donner. De ce côté là, je suis plutôt gâté.
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