Cinq jours pour couper pendant que Raphaële continue le travail. Cinq jours nécessaires que j’aurais du prendre tout de suite après le tournage, mais bon, on ne se refait pas. J’ai présumé de mes forces. Je me suis cru plus costaud que les autres.
Petit hôtel donc devant la mer. Temps magnifique, 25° l’après-midi, les gens sur la plage, et puis dans l’eau aussi, un temps d’été, une chance incroyable. Je me retrouve comme Paul (François Berléand) mon personnage de « Fragile(s) » obligé d’acheter un maillot de bain. Et allez trouver un maillot de bain hors saison, même à Saint-Jean de luz ! J’ai trouvé un vieux truc bleu marine qui a dû être à la mode dans les années 60, et vendu à un prix prohibitif ! Mais peu importe, j’ai pu paresser sur la plage en pensant à vous tous, qui êtes restés à Paris et cela m’a soudain rendu incroyablement heureux. Par le plus grand des hasards je me suis retrouvé là-bas pendant le festival des jeunes réalisateurs. C’est drôle parce que trois ans auparavant mon film « les amateurs » était à l’affiche du festival. Et pour tout vous avouer il s’agissait de sa première projection publique. Les souvenirs me sont revenus aussi sec : 500 personnes, un écran immense (bon le son était pas top…) et l’angoisse m’étreignait la gorge. Je me souviens d’avoir retenu ma respiration jusqu’aux premiers rires de l’assistance. Un vrai bonheur. Aujourd’hui je me contente d’acheter du touron et des espadrilles en repensant à cela. Vous ressentez une émotion intense lorsque votre film est projeté pour la première fois. Soudain vous vous rendez compte qu’il ne vous appartient plus. Qu’il va vivre sa vie sans vous. L’impression, je pense, est celle d’un père qui s’aperçoit que son enfant est grand et qu’il n’a plus besoin de lui pour affronter le monde...
Toute ça pour se baigner dans de l'eau gelée et se la jouer sur le fronton de St Jean avec son p'tit pote Loîc..n'importequawac...
Rédigé par : Franck CORBERY | 17 octobre 2006 à 16:05