Jeudi, je suis revenu dans la salle de montage après mon escapade basque. Pendant ce temps Raphaële avait travaillé d’arrache-pied. Et vendredi nous nous sommes quittés, Raphaële et moi sur une impression étrange, nous avions presque fini notre premier montage, nous étions presque au bout du film, ce soir-là nous étions émus comme des gamins. Les premiers spectateurs de cette fin qui conduit les personnages du film à enfin se croiser, chacune de leur histoire se terminer. Nous commencions à boucler la boucle. Nous avons passé un certain temps avec chacun des personnages du film et nous mettions un terme à leur histoire. Mais nous n’étions pas seulement touchés par l’aventure du montage, mais plus par l’attachement que nous avions porté à Sara, Paul, Nina, Yves, Hélène et Vince, leurs doutes, leurs fragilités, leur impatience, leur envie de vivre et de rechercher le bonheur. L’histoire commence à nous dépasser, elle est là, elle vit et nous n’en sommes plus que les spectateurs privilégiés.
J’adore ce moment où chacun des protagonistes existe, où mon rôle n’est plus que de les accompagner et de les regarder vivre. Nous sommes des passeurs d’histoire. Lundi, une petite séquence, la dernière. Il nous restera alors qu’un long mois pour arranger tout cela, corriger les petites erreurs, améliorer le rythme du récit. Un mois et demi sans doute pour boucler le montage des images. Et commencer le montage son, c’est-à-dire ajouter à chaque scène l’ambiance des lieux qui donnera encore plus de vie à l’ensemble, puis rajouter quelques enregistrements de bruitage, travailler le son des directs, peut-être post-synchroniser une ou deux scènes avant le mixage de l’ensemble, c’est-à-dire équilibrer tous les sons, les voix, la musique du film. Dernière étape. Mais je vous expliquerai tout cela. Pour l’instant je me laisse porter par l’émotion de cette fin de premier montage. C’est bien la première fois que j’ai hâte d’être lundi matin.
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