Fragile(s) continue doucement sa vie en salle, surtout en province. Et je repars pour de nouvelles aventures. Le cœur un peu lourd, l'allure incertaine, ne pouvant m'empêcher de me retourner sans arrêt sur ces mois partagés avec vous. Je suis profondément marqué par les témoignages que vous avez laissé ici. On a tous l'impression d'avoir participé à quelque chose. Votre présence m'a fait du bien, surtout dans les moments difficiles. Il y avait dans le blog quelque chose de profondément rassurant pour moi. Une manière de m'ouvrir aussi. Je n'ai pas toujours pu dire ce que j'avais sur le cœur parce qu'il y a parfois une ligne à ne pas dépasser (on dit "sphère privée"?) et pourtant, faire un film implique un engagement de tous les instants, une rage, une détermination, une volonté sans limite. Il n'y a plus que le film et vous. Le reste devient sans importance. C'est pour cela que faire un film est souvent déstabilisant parce qu'il parle de vous, de ce que vous êtes au plus profond de vous-même, parce qu'il faut donner, parce que vous n'avez pas le choix. Enfin, ce n'est que mon idée, ma façon d'appréhender le cinéma. Alors bien sûr tout se mélange, votre film est votre intimité.
Je ne sais pas ce que je vais faire maintenant. Je veux dire comme film. Sans doute ce que l'on me permettra de faire. J'espère avoir la même liberté que sur "fragile(s)". Je n'en suis pas sûr. En tout cas j'ai très envie de continuer ainsi, à aimer mes personnages aussi fort, pour qu'on les aime un peu en retour. C'est cela oui, transmettre un peu d'amour et presque rien… Cela me va.
PS : Ha au fait, un super merci (un spécial merci?) à Fatima de Belgique, ma sœur d'humanité.
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