...de mes deux chouchoutes.
La vie de comédien n’est pas évidente sur un plateau de cinéma. Instant de concentration. Sara au premier plan se referme, cherche en elle son personnage, elle le puise au fond d’elle-même, tête baissée, le regard perdu, attendant le signal, le « moteur » qui la plongera dans une autre vie, une autre réalité. Elo se tient quelques pas en retrait. Elle recherche la concentration dans la tension de son corps, se détend les cervicales. Elle enchaînera sans doute après quelques mouvements de bras pour sentir son corps au plus prés, prêt à répondre au plus juste. J’essaie souvent d’être là, par le regard dans leurs moments de solitude juste avant la prise. Qu’elle sente ma présence. Présence illusoire, dés le « action » lancé elles seront seules, toutes seules, je ne serai plus qu’un spectateur privilégié derrière mon écran de contrôle, ou bien à côté de la caméra. Un simple spectateur. À vif. Je vivrai la scène par procuration. Attentif. Dés que je crierai « coupez » mon regard se tournera vers elles. Juste un regard pour qu’elles se sentent un peu moins seules. Parce que d’une certaine manière on a toujours l’impression de se foutre à poils devant une caméra. Et je ne suis pas sûr qu’il s’agisse d’une impression… J’aimerais tant pouvoir les aider davantage. Chaque prise ratée est un échec pour moi. Jamais pour les comédiens. S’ils ne sont pas bons, pas dans le ton, c’est ma faute. C’est que je n’ai pas trouvé les mots. Chaque prise réussie je la dois aux comédiens. Je veux qu’ils me touchent, qu’ils m’émeuvent… Je n’envisage pas mon métier autrement. Un métier, tiens donc, je parle de métier maintenant…
Quel joli post...
Un réa qui aime ces acteurs, qui les comprend et qui le dit si bien. Wouahouuuuuuuuuuuu.
Rédigé par : K-ROSE | 31 juillet 2006 à 14:02