Dans des moments comme ceux-là,
je veux dire le tournage d’un film, je me sens étrangement fragile, comme les personnages de mon film d’ailleurs. Lorsque les difficultés s’ajoutent à d’autres difficultés, lorsque je dois répondre à des centaines de questions par jour, je me demande où est le plaisir dans tout ça. Et puis je vois la scène se créer devant mes yeux. Celle que j’avais écrite des mois plus tôt dans mon bureau, seul devant mon écran d’ordinateur. Et soudain une immense fierté m’envahit. Je vois ces comédiens me faire confiance, aller dans mon sens, plonger avec moi dans l’histoire. Nous sommes alors seuls au monde à jouer, jouer d’abord pour nous. Jouer pour les autres, raconter une histoire qui nous touche, trouver le ton. Je me sens dans ces moments-là le plus heureux des hommes. Je ne saurai m’exprimer autrement. Filmer ajoute à l’écriture. Je le répète : une magie.
François est un amour d’homme. J’aime cette sensibilité cachée, cette émotion contenue. Cette ironie à fleur de peau. Quand François donne sa confiance il ne la retire pas. Je n’aurais jamais imaginé confier le personnage de Paul à un autre. Nous avons parlé de son personnage, organisé des lectures avec Sara. Mais nous savions tous les deux ce que nous voulions : Emmener Paul vers la perplexité. L’oubli de soi. La perte de contrôle.
VEINARD!!!!
Rédigé par : walden | 24 juillet 2006 à 04:57