Cette photo me fait plaisir.
Sylvain est le premier assistant du film. Mon bras droit. Celui sans lequel rien ne serait possible. Il gère le plan de travail, toutes mes demandes de mise en scène, il dirige le plateau, c’est lui que vous entendez souvent sur les montages sons de Jean-Paul. Il fait tout pour me mettre dans les meilleures conditions possibles. J’aime cette photo parce que nous le voyons rire. Et les conditions du tournage ne le lui permettent pas toujours. Sylvain s’occupe également de la gestion de la figuration, tous ces anonymes qui ne font que passer, à pied ou en voiture, tous ceux qui rendent le cadre vivant, qui donnent de la vie au cinéma. Il arrive souvent qu’un plan large en extérieur, dans une rue, nécessite la participation d’une trentaine de figurants, de cinq véhicules, d’une vespa… Sylvain aura la lourde tâche de les placer au cadre, pour rendre le plan réaliste. Il me permettra ainsi de me concentrer sur l’action principale. Alors vous imaginez au Portugal ! Diriger autant de figurants dans une langue que vous ne connaissez pas ! Heureusement Sylvain était secondé par Marie-Jo une assistante portugaise bilingue. Mais tout de même, sacré boulot ! Sans compté que Sylvain est responsable du plan de travail c’est-à-dire des plans prévus. Hors de question d’en faire moins ! Dans la configuration d’un film comme le nôtre, aucune possibilité de recours : si l’on ne tourne pas les plans prévus, on ne peut les récupérer un autre jour… Sylvain est donc là sur le plateau pour fédérer les énergies, faire en sorte que nous ne perdions pas de temps… Je le sens parfois désespéré quand nous prenons un peu de retard, quand je recommence une prise qui ne me satisfait pas, quand il nous reste un nombre incalculable de plans à faire et que l’heure tourne. Mais je sais aussi que c’est dans un but bien précis, celui d’arriver à tourner tous les plans qu’il me faut pour le film. Joli dévouement. Je sais aussi lorsqu’une journée s’achève sans encombre et que nous sommes tous satisfaits des plans tournés, que je le dois beaucoup à Sylvain. Alors c’est l’occasion de te le dire : MERCI SYLVAIN !
Jour de la gare de Lisbonne. Grosse journée pour Sylvain. On a vu Sylvain rire. Là je crois qu’il souffre. Je me demande bien à ce moment précis pourquoi. Peut-être s’en souvient-il…
Commentaires