Je ne serai plus sur le plateau avec les comédiens. Les techniciens ont fini leur travail. D’autres, ceux de la postproduction prennent leur place et moi je suis toujours là. Travail de longue haleine. 4 heures du matin. Champagne pour tous comme le veut la tradition. Les derniers plans de Jacques et Caroline sont annoncés. Je viens les embrasser. Les électriciens commencent à ranger le matériel, l’équipe déco démonte le décor. Les machinistes enlèvent le rail de travelling. L’équipe image range la caméra. Rideau. Comme au théâtre. Il reste les irréductibles, ceux qui ne quittaient jamais le plateau chaque soir avant d’avoir bu une dernière bière pour décompresser. Il s’agit de champagne ce soir. Quelques bulles dans un verre en plastique. Nous nous regardons étrangement. Certains épuisés quittent les lieux rapidement. Les plus proches, ma petite famille, les irréductibles comme je les appelle, restent autour de moi. 6 heures du matin et nous sommes encore là, des ombres dans la nuit, accrochés à nos verres, dans le silence d’une fin de nuit de septembre, silence que nous brisons par quelques éclats de rire un peu tristes. Damien et Jean-Baptiste, (les gars de la régie, comme toujours !) proposent un dernier verre dans une taverne qui ne ferme pas la nuit. À deux pas d’où nous sommes.
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