Voilà donc un petit billet aux allures d’état d’âme, je crois. Parce qu’il me semble que je dois aussi vous faire partager cela. Ne vous conter que les moments formidables ne serait qu’approcher la vérité. Chaque jour des doutes m’assaillent, chaque jour je me demande bien à quoi cela rime, pourquoi donc je tiens tant à raconter cette histoire, pourquoi je veux en faire un film. Qui s’intéressera donc à tout cela. Et puis je repense au sourire de Sara, aux regards d’Elodie, à la confiance de François, aux mots de Jean-Pierre, à Marie qui se transcende, à Jacques et sa poésie, à Caroline qui arrête le temps en chuchotant son monologue et je sens que tout cela n’est pas vain. Je repense à mes personnages et je m’aperçois qu’ils sont tous un peu moi, et par les comédiens un peu vous aussi. Chercher la dose d’humanité, un peu de vie, un peu ce qui nous unit. Voilà donc l’essence même du film. Mais n’est-ce pas toujours ce que finalement nous recherchons lorsque nous allons au cinéma ?
Cette aventure s'arrête; .. pourtant je me dis que vous devez être plein de bon et triste moments. IL est vrai que même pour moi la musique est un concentré de millier d'émotions, J'aimerais être cette image qui est "votre", rien qu'une seconde, cette image que vous regardez les yeux plein d'un espoir, d'une attente , d'un amour fragile. Lisant de vos yeux les paroles de cet acteur luminescent sur votre regard.
Quand je composes je me dis souvent que ma musique doit être la version audio des "sentiments et émotions" exprimés par les acteurs.
Un très joli voyage que vous venez de nous offrir
Merci beaucoup
reynald frisson
Rédigé par : reynald | 05 septembre 2006 à 22:44
Je ne pense pas avoir eu le souvenir d'avoir un jour ressenti aussi profondément ce que vivait un réalisateur de film. Le making off sert souvent à montrer ce qui fait de ce film une aventure exceptionnelle et surtout, à rendre hommage à toute l'équipe.
Et là, c'est encore plus fort, pas d'images, pas de son, seulement l'écriture. On oublie trop souvent qu'un film est avant tout un scénario, un moment où l'on se pose et se laisse divaguer, à coucher nos émotions et envies les plus profondes sur papier pour réaliser un film personnel.
Et on ressent maintenant toute cette énergie nécessaire, cette inévitable envie de faire toujours un meilleur film. Et en même temps, comme dans tout projet, il y a des espaces de doute...pourquoi me suis-je lancé dans cette aventure ?...Sera-t-il conforme à ma perception initiale ? Depuis l'écriture, on change et on peut parfois penser avec du recul qu'on était jeune, qu'on a mal exprimé nos idées, que c'est mauvais. Le titre est tout trouvé, la fragilité est encore une fois caractérisée ici, rien n'est solide et définitif, surtout pas nos sentiments.
Je ne me pose plus qu'une question...comment faire pour ne pas pleurer devant ce film en se sentant si proche de lui, alors qu'on n'y a que faiblement participé (cf ma figuration au Plan) ?
Rédigé par : Rémi Bétin | 05 septembre 2006 à 23:02
tout ce que vous me dites me touche beaucoup. C'est cette expérience là qui m'intéresse, vous faire partager au plus près l'accouchement d'un film. Il y a aussi là-dedans quelque chose d'extrémement égoïste, faire sortir ce trop-plein d'émotion, de sentiments, évacuer, en partageant avec d'autres le stress, le bonheur aussi de réaliser un film.
Rédigé par : MV | 06 septembre 2006 à 19:22