quelque chose d'intéressant, en rapport avec le thème du blog, mais bon, je vois rien. Alors je me dis qu'il ne faut pas se forcer, qu'il faut laisser venir, que les mots souvent viennent d'eux-mêmes et s'ils ne viennent pas, ma foi, c'est qu'ils ont d'autres choses à faire ce soir que de s'aligner sur mon écran d'ordinateur. Une fête quelque part peut-être une surboum de mots loin de chez moi, loin de mon clavier et de mes doigts agiles qui restent plantés là, au-dessus, on dirait des serres qui guettent leurs proies, mais pas de bol je vous dis, les mots ont foutu le camp loin d'ici. Alors je patiente, en chope quelques-uns tout de même pour faire ces phrases que vous lisez, mais ce sont des mots malades, les plus faibles de la troupe, ceux qui sont restés et n'ont pu fuir d'ici avec le gros du bataillon, ceux qui ne voulaient sans doute pas danser ce soir avec leurs copains, à la grande surboum des mots celle qui a lieu je ne sais pas où mais en en tout cas loin d'ici, loin de mon crâne, de chez moi, de mon quartier, de mon univers. Ce sont des mots pourris, les plus faibles, les moins bien portant, ceux avec lesquels on tape à peine une lettre de réclamation à France Télécom; Ceux que j'assemble comme je peux pour écrire ces phrases qui n'ont aucun sens.
Tiens, je vais plutôt recopier ça, les mots d'un autre :
"lorsque nous n'avons plus pour respirer
que l'air écrasé de nos baisers,
le jour qui nous sépare à beau faire,
il n'arrive pas à être aussi nu que toi."
Lucien Becker Les dimensions du jour, in Poésies complètes.
Les commentaires récents