J'ai l'impression de n'avoir rien vu passé et tout à la fois de porter le film comme un fardeau… Les comédiens sont partis pour d'autres aventures, l'équipe technique aussi, il ne reste plus que moi à m'acharner, à continuer le travail entrepris il y a déjà tellement longtemps. Pour le coup j'ai l'impression de rabâcher, d'être dans cette même humeur, bref de ne pas évoluer. De rester planté là avec mon film en chantier qui avance cahin-caha… À force d'y être plongé j'ai peur d'être vide. Vide de tout. Il faut dire que la fin d'un tournage est étrange : Tout le monde se sépare, recommence autre chose, reprend le cours normal de son existence sauf moi. Qui continue le travail commencé. Qui reste avec les personnages, les impressions, enfermé par la force des choses dans les souvenirs, ces moments forts que l'on voudrait tant revivre, ces instantanés, cette proximité, cette complicité, ce plaisir du jeu partagé. Rien ne s'éteint pour moi qui revit cette magie devant des écrans en salle de montage, devant ces scènes du film qui me rappellent tant de souvenirs. Je sais que certaines choses resteront plus que d'autres, qu'il n'y a pas toujours de l'éphémère dans tout cela. Je veux y croire. M'accrocher à cette pensée. Et je sais quoi. Précisément
L'éphémère est ce qu'il y a de plus douloureux dans notre métier. C'est aussi une force incroyable. Des instants priviligiés dont on sait qu'ils ne dureront pas et dont nous profitons au max.
Reste, après, les souvenirs et la magie des liens qui se créent, qui perdurent et prolongent l'aventure humaine.
'tain, on fait le plus beau métier du monde !
Rédigé par : K-rose | 05 octobre 2006 à 12:12