Mettre des mots et plus encore des images à cet imaginaire, raconter une histoire avec des personnes qui ont le même souci que vous, de la raconter le plus justement possible, pouvoir se transporter ailleurs tout en restant le même, un rêve de gosse. Il y a un côté très naïf dans tout cela. Mais je revendique cette naïveté. Je n’ai pas envie de voir mon métier autrement. J’aime cette énergie, ces sensations, et je crois qu’il n’y a pas de mal à le dire. J’aime la fragilité, la naïveté donc, l’élan, la faiblesse humaine. Je n’ai pas envie de me battre sans cesse dans un monde toujours plus dur où la dissimulation et le cynisme est de mise, où l’on doit être fort et beau, joyeux par principe, toujours plus intelligent que le voisin, toujours plus sûr de soi, toujours meilleur. J’aime l’indulgence. À l’égard des autres. Et puis de soi-même aussi. J’aime ce sentiment que l’on n’est pas grand-chose sans l’autre. Et tant pis si cela n’est pas à la mode. En faisant ce film ensemble, nous avons tous cherché à ne dire que cela. Notre travail sur le tournage, leur générosité, leur investissement, leur confiance en moi me touchent. Et ils me manquent. J’attends avec impatience, et un peu d’appréhension, le moment où je pourrai leur montrer le film. Une belle aventure s’achève avec eux. J’espère qu’une autre commencera avec le public.
C'est fou comme ce métier peut nous lier les uns aux autres.
On se crée des familles.
J'aime d'un amour très fort les personnes avec lesquelles je travaille. Elles font désormais partie de ma famille. Je fais partie de la leur. Et quand le travail s'arrête, quand une pièce arrive à sa dernière, c'est un déchirement. Pas d'autres alternatives que de passer à autre chose. L'éphémère est douloureux. Mais les rencontres sont tellement belles.
"Tu es de ma famille
De mon ordre et de mon rang
Celle que j'ai choisie
Celle que je ressens
Dans cette armée de simple gens
Tu es de ma famille
Bien plus que celle du sang
Des poignées de secondes
Dans cet étrange monde
Qu'il te protège s'il entend" (Goldman)
Rédigé par : K-rose | 07 novembre 2006 à 23:55