J'ai rencontré Antoine sur mon premier film, il était l'assistant du mixeur. J'aimais assez son humour allié à un dévouement dans le travail sans faille. Nous lui avons proposé, il y a quelques mois de travailler sur "fragile(s)" et de "monter les directs". Qu'est-ce que c'est que ça? Cette expression barbare qui ne veut rien dire pour le profane? Laissez moi vous expliquer, vous allez comprendre tout de suite : Ce que l'on appelle les directs sont en fait les dialogues des scènes montées qui ont été enregistrés pendant le tournage (à la différence des post-synchro dont je vous ai déjà parlé qui sont les dialogues de scènes que les comédiens rejouent devant l'image et que l'on enregistre en auditorium après le tournage quand certaines scènes ont posé problème au son…). L'expression nettoyer les directs serait d'ailleurs plus juste que "monter les directs". Antoine a donc fait du ménage dans les dialogues du direct pour préparer l'étape du mixage. Le principe étant de rendre les dialogues parfaits à l'écoute. Il arrive parfois que la veste d'un comédien vienne frotter contre son micro HF pendant qu'il parle, qu'une voiture klaxonne au loin sur deux mots d'une phrase, Antoine va alors rechercher dans les autres prises non retenues au montage image, le même mot ou parfois la même syllabe de mot pour le recoller à la place. En ajustant les volumes il pourra également faire ressortir une fin de phrase au départ peu audible. En rendant les dialogues "propres" il permet ensuite au mixeur d'en tirer le maximum. C'est un travail minutieux qu'Antoine a accompli avec sa gentillesse et son flegme déjà légendaire. Comme vous pouvez le voir sur les photos, Antoine est barbu. Bon. Je le soupçonne par cette entourloupe d'essayer de se vieillir, de se donner une contenance, une crédibilité. C'est pour cela aussi qu'il s'est acheté une grosse moto, pour chercher à nous impressionner. Mais pas de bol pendant tout le mixage (pendant lequel il est présent) elle est tombée en panne… Jamais vu sa moto moi…. J'aime malgré tout beaucoup Antoine, d'abord parce qu'il a un humour aussi stupide que le mien, qu'il tape super vite sur son protools (logiciel pro de montage de sons), on dirait qu'il a plusieurs mains (au moins deux, ça j'en suis à peu prés sûr), ensuite j'aime bien Antoine parce qu'il est très fort au combat de pouces… Un jeu dont il m'a appris les règles pendant le mixage et dont le fameux bras de fer est une version édulcorée et tape à l'œil.
La moto, le combat de pouces.... c'est bien des trucs de mecs ça ! :)
En tous K, je n'imagine même pas la somme de boulot qu'il a du abattre.
Rédigé par : K-rose | 08 février 2007 à 11:53
ouais, mais c'est un costaud! C'est un boulot ingrat parce qu'au final, personne ne le remarque… En même temps c'est le but de son taf… Etre invisible… Mais indispensable. Et puis le combat de pouce, dés que j'ai le temps, je vous explique, photos à l'appui.
Rédigé par : MV | 08 février 2007 à 12:57
Boulot ingrat comme pour tous ceux qui sont dans l'ombre... et y'en a un paquet !
Ce qui m'hallucine sur les plateaux c'est le perchman : les bras en l'air toute la journée. Et le mec qui porte le steadycam qui pèse une tonne. Et la lumière aussi, c'est un taf de malade ! Bref, quand on voit tout ce qu'il y a à faire avant, pendant et après un tournage... alors que le réa s'entraîne au combat de pouces. Moi, j'dis qu'c'est du foutage de gueule ! ;]
Rédigé par : K-rose | 08 février 2007 à 14:56
Très intriguée par le combat de pouce...
Rédigé par : laura | 08 février 2007 à 18:03