Demain c'est fait. Le temps m'a paru interminable ces derniers mois et pourtant nous sommes la veille de la sortie et je n'ai rien vu venir. Comment dire? (Je réfléchis et en profite pour me servir un verre de bourbon, je prends une grande inspiration, mais ça ne change rien. Une rasade alors… Pas la dernière de la soirée j'ai l'impression. Heureusement que je sors un film que tous les deux ans, sinon je sais pas comment je finirai, moi …).
Ça y est, le bourbon me remets les idées en place : On en est déjà là… La préparation, le tournage, mes notes du moment, la discipline du montage, tout cela disparu, ffffut… Envolé, dépassé… Le grand jour, the big day est là… Qui me tend les bras. Cet après-midi j'étais persuadé qu'on allait se planter. Et puis ce soir, l'alcool aidant, la confiance revient. Pourtant… Ocean 13 et ces 700 copies… Steak et ces 450 copies… Et nous dans tout ça? A-t-on une chance d'exister? Je me dis que oui, je repense à tous ces messages de sympathie, ces commentaires sur le film, vos encouragements. Rien que pour ça je suis heureux de m'être lancé à l'eau, d'avoir plongé dans l'aventure de "fragile(s)". J'aime mon film, je sais qu'il me ressemble, il est ce que je suis en ce moment. Je ne pouvais pas faire un autre film que celui-là et je n'envisage le cinéma que comme une urgence, et chaque film digne de ce nom comme une absolue nécessité. Je me relis, me trouve un peu pompeux, mais après tout ce soir je peux (veux) tout me permettre. Et puis en tout cas c'est vrai. Alors merde, tant pis allons-y gaiement sur le côté pompeux.
Marie et François étaient tous les deux au grand journal de Canal plus. Ils ont été super et Denisot a répété plusieurs fois qu'il s'agissait du coup de cœur de la rédaction. En même temps sur TF1, Bernadette Chirac n'en finissait plus de nous parler des pièces jaunes, le temps filait et le sujet de la rédac sur fragile(s) aussi. On ne coupe pas impunément l'ex-première dame de France et PPDA ne pouvait plus lancer le sujet, pub oblige. Merci à lui toutefois d'avoir pu glisser un mot juste avant de rendre l'antenne (comme on disait autrefois) sur la sortie du film. Je me dis qu'il a du l'aimer. Pourvu que les 8 millions de spectateurs du journal ne se soient pas endormis avec Bernadette… (Marrant d'ailleurs, pas vu David Douillet…)
Tiens j'ai fini mon verre moi… Dehors l'orage n'en finit pas d'hésiter, un petit coup de tonnerre par-ci, un éclair par-là, rien de très franc. Un peu d'eau tout de même, mais chaude, et peu rafraîchissante. Il ne me reste que les glaçons de mon verre pour atténuer cette moiteur persistante.
Je cherche un truc spirituel à dire, quelque chose qui marque en cette veille de sortie. Rien ne vient. Si ce n'est ma trouille qui s'amplifie.
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