Mais pour le reste,
j’ai cru m’arracher les cheveux. Dés qu’il se retrouvait entre Jean-Pierre et Marie, ce satané cabot soit filait retrouver sa dresseuse cachée derrière la caméra soit la regardait l’air de dire : « répète un peu, j’ai pas bien compris ce que je dois faire ! ». J’exagère un tantinet, c’est vrai, mais les premiers jours ont été assez difficiles. Murphy s’en foutait pas mal de Jean-Pierre, celui-ci pouvait l’appeler, le siffler, rien n’y faisait. D’autant que le personnage joué par Jean-Pierre doit normalement se désintéresser totalement du chien, qui, lui, le colle aux basques. Mais Murphy avait décidé le contraire. J‘ai donc du, une fois encore, m’adapter aux contraintes. Hors de questions de changer le scénario. Nous avons usé de stratagèmes divers et variés notamment dans la manière de filmer Murphy. Le plus discrètement possible, souvent en muet (pour ne pas entendre les ordres donnés pendant la prise par la dresseuse cf les sons de Jean-Paul !) et en trichant les actions. Au fur et à mesure des jours de tournage, Murphy s’est senti un peu plus à l’aise sauf pour les scènes où il doit se montrer agressif, parce que Murphy est dans la vie la crème des chiens. Et ce pauvre Murphy ne comprenait pas vraiment pourquoi ses dresseurs l’excitaient à ce point et il allait illico s’allonger dans la litière pour chat du décor (la cuisine d’Yves) ! Vous dire qu’il ne m’est pas arrivé de rêver d’empailler Murphy serait mentir. Mais parfois Murphy m’a bien étonné aussi. Notamment dans une scène où il doit se tenir immobile sur un tapis qu’Yves (Jean-Pierre) tire jusqu’au palier de son appartement pour le faire sortir de sa vie. Ou bien encore quand Yves le poursuit dans le couloir de son appartement, entrant par une porte et le chien sortant par une autre. Satané Murphy ! Le pire, je le sais déjà, c’est qu’avec sa tête de cabot des rues, il va rafler tous les suffrages. Après tout tant mieux, seul le résultat compte, n’est-ce pas ?
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