À première vue, il ne s’agit que d’une barre chocolatée, rien de bien spécial. Un petit coup de barre et…et bien non. Cette barre chocolatée a d’autres vertus que ses simples apports en magnésium. Car cette barre chocolatée a une histoire que je vais vous raconter : Lorsque le tournage du film a démarré à Paris, nous venions de terminer trois semaines à Lisbonne. Le 8 août nous reprenons, il nous reste cinq semaines assez costaudes à Paris. Dés le 9 août nous entamons une semaine de tournage de nuit. Ce sont des périodes assez particulières parce que l’on arrive jamais à récupérer et à bien dormir la journée, et quand enfin nous supportons le décalage, il faut de nouveau tourner de jour. Bref, cette nuit-là nous investissons un café à Saint-Maur que l’équipe déco sous les ordres de Judith transforme en fonction de mes souhaits. Nous tournons jusqu’au petit matin. Avant de quitter le plateau, nous buvons une dernière bière, les gars de la déco commencent aussitôt à remettre en l’état le café, pour faire disparaître les dernières traces du tournage. Car dés le lendemain, le café rouvre les portes à ses clients. Nous sommes épuisés et nous nous demandons tous comment nous allons faire pour conserver le rythme. Quelques heures plus tard, après une courte nuit, je découvre dans ma veste cette petite barre de chocolat qu’une âme charitable avait glissée dans ma poche. Un petit geste clin d’œil pour me donner du courage et m’aider à tenir le coup. Elle ne m’a alors plus quitté, je l’ai conservée sur moi jusqu’à la fin du tournage, m’empêchant de la manger. Elle a supporté la chaleur et les intempéries, Dieu merci n’a jamais fondu et s’est transformée en porte-bonheur dont je me suis bien gardé de révéler la présence à l’équipe. Je l’avais chaque jour dans ma poche. Mon gri-gri. C’est Judith elle-même qui m’a avoué dernièrement l’avoir placée dans ma veste. Je m’en doutais un peu. Je la garde sur mon bureau et la glisserai sans doute de nouveau dans ma veste le jour de l’avant-première. Je ne suis pas superstitieux. Pas du tout. Cela n’a rien à voir. J’aime juste l’avoir avec moi, on ne sait jamais. Un matin je l’ai oubliée. Nous tournions en extérieur. Allez savoir, ce jour-là, il a plu toute la journée. Un vrai cauchemar. Un signe ? Mais non, voyons, la météo ne dépend pas de la présence d’un objet dans une poche. Peut-être. Mais le lendemain, grand soleil. Et devinez quoi ? Mon Kit-kat était bien rangé au fond de ma poche.
Et vous, quels sont vos objets fétiches, médaillons et autres pattes de lapin ces petits porte-bonheur qui nous rassurent tous, sans y croire tout en y croyant ? Une petite photo, une légende et hop, comparons un peu, je suis curieux de voir… Je promets d’inviter à la première projection du film le propriétaire du porte-bonheur qui m’aura le plus touché ou amusé… Allez, à vos appareils photos…
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